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17 Jun

Humeurs (juin 2017 – 1)

Publié par menzelbourguiba-ex-ferryville.over-blog.fr  - Catégories :  #"Humeurs", #immigration, #Chroniques sociales et politiques

Résultat de recherche d'images pour "corruption tunisie"D’UNE RIVE …

Etat d’urgence (bis)

Ainsi le nouveau gouvernement vient d’annoncer un avant-projet de loi contre le terrorisme qui sera vraisemblablement débattu par la nouvelle Assemblée nationale n’a rien trouvé de mieux que d’intégrer dans le droit commun les mesures aujourd’hui appliquées dans le cadre de l’état d’urgence. Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ? Ainsi donc et alors que tout le monde (enfin presque) demandait et s’attendait à ce que le nouveau pouvoir en finisse enfin l’état d’urgence permanent voilà que « les mesures de police, attentatoires aux libertés, telles que les assignations à résidence avec obligation de pointer plusieurs fois par jour, les placements sous bracelet électronique, les interdictions de manifester que l’on justifiait par l’urgence » risquent d’être tout simplement intégrées dans le droit commun ! Et tout cela sans aucun contre-pouvoir judiciaire ou parlementaire. Qu’on ne s’y trompe pas se sont bien les libertés qui sont menacées. N’était-ce pas là l’un des buts des terroristes ?

 

… A L’AUTRE

Corruption

« La guerre contre la corruption est-elle réellement déclarée ? » Telle était l’interrogation des associations suite aux arrestations de quelques uns des parrains de la corruption. question était alors de savoir si la lutte contre la corruption qui a gangréné le pays allait se poursuivre et s’attaquer à tous les rouages du système ou s’il s’agit simplement d’un coup de pub sans lendemain. Il semblerait que non au vu des récentes mesures au port de Radès. Certes il faut laisser le temps au temps et ne pas se laisser entraîner au jeu du feuilleton quotidien dont on scrute impatiemment les éventuels rebondissements. Mais le chef du gouvernement aurait tord de croire qu’il aura suffit de quelques arrestations et opérations coups de poing pour que la société civile et plus encore l’écrasante majorité des tunisien(e)s - qui l’ont applaudi - vont cesser leur vigilance et baisser la garde. Ce qui inquiète cependant c'est la quasi absence de la justice civile dans cette bataille. D’autant que la corruption sévit au cœur même de l’appareil d’Etat et que la lutte contre la corruption est concomitante de la bataille pour la justice sociale. Et pour preuve les mouvements sociaux n’en continuent pas moins et ont même augmenté en mai.

 

MouchBessif

En Tunisie, comme partout dans le monde, il y a le droit et il y a sa mise en application dans la pratique au quotidien. On a beau avoir une constitution progressiste encore faut-il qu’elle soit respectée et appliquée ! Il en est ainsi par exemple de la liberté de conscience (Article 6) et de la simple liberté de jeûner ou de ne pas jeûner durant le ramadan. Et pourtant certains prédicateurs salafistes, toujours les mêmes, se croient autorisés, qui plus est en toute illégalité, de faire la chasse aux non-jeûneurs dans les cafés et restaurants en Tunisie. Et l’autorité publique n’est pas en reste puisque elle-même, par de simples mesures administratives ou en s’appuyant sur des circulaires obsolètes datant de 1981, n’hésite pas à menacer voire poursuivre des tunisien(ne)s au prétexte qu’ils n’observent pas, dans l’espace public, le jeûne durant le ramadan. Heureusement une partie de la société civile, certes timidement pour l’instant, commence à réagir et même à manifester dans la rue pour faire respecter les libertés individuelles (celles des non-jeûneurs comme celles des jeûneurs). C’est une polémique et un combat récurrent qui reviennent tous les ans à chaque ramadan mais c’est également une bataille, qui se mène pied à pied chaque jour, pour sauvegarder les quelques acquis de la révolution en matière de libertés (individuelles et collectives) mais encore et surtout une bataille pour rendre celles-ci pérennes face au conformisme régnant et contraignant et face aux conservateurs de tous poils.

 

Al-Hoceima

Depuis le 26 mai 2017, la ville d’Al-Hoceima en particulier, subit une vague de répression et d’arrestations massives. Comme d’habitude le pouvoir marocain, à l’instar d’autres pays, n’a rien trouvé d’autre que la répression face à un mouvement social pacifique qu’il cherche à dénigrer et à criminaliser au lieu d’être à l’écoute et essayer de répondre à ses légitimes revendications. Or la répression, loin de freiner le mouvement l’a, au contraire, amplifié et l’on assiste même à son élargissement au-delà de la région du Rif. Et plus encore l’on assiste à un large mouvement de solidarité non seulement au Maroc mais encore dans les autres pays du Maghreb ainsi que dans l’immigration. L’élan de solidarité, l’échange d’informations et d’expériences entres les mouvements sociaux pacifiques en Tunisie et au Maroc qui est en train de se mettre en place est, pour le coup, de bonne augure et constitue un point d’appui important ouvrant la voie à des solutions innovantes et alternatives.

 

Mohsen Dridi

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