Retour sur le monument du Farfadet
Le 6 juillet 1905, le sous-marin Farfadet a plongé avec un panneau mal refermé. Son avant inondé, il a coulé dans le lac de Bizerte devant l’arsenal de Ferryville, avec à son bord 14 hommes civils et militaires, a coulé par dix mètres de fond, lors d’un exercice. L’année suivante, le 15 octobre 1906, le même accident va se produise au même endroit, cette fois à bord du « Lutin » et là ce furent 16 hommes qui trouvèrent la mort.
Pour commémorer les deux tragédies des sous-marins (le Farfadet en 1905 et le Lutin en 1906), le sculpteur Emile Gaudissard créa un monument en bronze. Ce monument fut inauguré en 1909 et installé à la place de France aujourd’hui Place « des martyrs du 14 janvier ». avant d’être, finalement déplacé vers la place Décoret, plus connue sous le nom de place du Farfadet. La statue du Farfadet resta à Menzel Bourguiba jusqu’en 1961, date à laquelle elle fut rapatrié, d’abord à Toulon, puis à Lorient jusqu’en 1969. C’est finalement la ville de Mourenx qui récupéra la statue et décida de faire du « Farfadet et le Lutin » son monument du souvenir.
Quelques informations complémentaires à propos du monument.
On sait que c’est en vertu d’un arrêté du 16 mars 1909 que Emile Gaudissard réalisera cette statut. Pour ce faire il avait d’abord créée une maquette en plâtre qui fut exposée lors d’un salon à Paris en 1907 ; Pour son oeuvre Emile Gaudissard obtint la somme de 25 000 Fr. ;
La fabrication du monument en bronze pesant 9 tonnes pour 5 mètres de hauteur fut confiée en 1908 à la Maison Malesset de Paris, une fonderie très connue.
Le socle quant à lui était en marbre dit de Keddel. « Il s’agit de calcaires presque massifs, fossilifères, à aspect récifal, d’âge cénomanien et ayant des teintes passant du gris clair au rose. Ce type de pierres marbrières est intensément exploité dans le massif du Jebel Keddel aux environs de Borj Cedria (à 20 km au sud de Tunis) ».
Emile Gaudissard était autant sculpteur, lithographe, décorateur, architecte que peintre. Il est né à Alger le 15 décembre 1872. Il décédera le 29 août à Paris ( à l’hôpital Saint-Antoine ) et enterré au cimetière de Passy.
Mohsen Dridi