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25 Sep

Retour sur l’Hôtel de ville de Menzel Bourguiba

Publié par menzelbourguiba-ex-ferryville.over-blog.fr  - Catégories :  #Mémoire, mémoires

Retour sur l’Hôtel de ville de Menzel Bourguiba

Petit rappel : En 1905 Menzel Bourguiba (ex-Ferryville) n’avait pas encore le statut de commune (ici). C’est donc une Commission Municipale (créée suite au décret beylical du 11 mars 1905) qui faisait alors office de mairie et était située rue de Corse (actuelle rue d’Algérie) à l’angle du marché. Dans ce Décret de mars 1905 le président de la commission était officiellement le Caïd de Bizerte Salah Baccouche (ici) mais, selon la loi, cette charge revenait de droit à un Français (François-Eugène Ricard à l’époque). A signaler que cette première commission comprenait déjà, en tant que membres, les noms de MM. A. Marquand et W. Rondeau qui occuperont à leur tour la fonction soit de président de la commission soit de Maire. Cette commission municipale comme chacun le sait a fonctionné jusqu’en 1914, date où fut promulguée la Charte municipale qui devait unifier le statut des municipalités en Tunisie. Et pour Menzel Bourguiba date où fut inauguré l’Hôtel de ville.

C’est en 1910 et alors que Ferryville prend de l’ampleur que se pose la question de la construction d’un véritable Hôtel de ville pour répondre aux besoins grandissants[1]. Voici par exemple l’argumentaire que présente Lucien Saint, le résident général de l’époque à Tunis, dans un rapport envoyé au président de la République pour expliquer et justifier ce projet :

« Les services municipaux de Ferryville sont actuellement installés dans un local loué par la Commune au prix annuel de 1.420 francs. D'autre part, les services de la Justice de paix, de la Police et des Contributions diverses sont logés dans des immeubles différents dont la location annuelle atteint une somme totale de 2.200 francs qui est à la charge de l'Etat. Ces divers immeubles sont mal appropriés à leur destination et, dans l'intérêt du public et du bon fonctionnement des services, il a paru utile de les grouper dans un seul bâtiment. Dans ce but et après accord entre le Gouvernement et la Commune, la construction d'un hôtel de ville a été décidée. Ce projet sera réalisé au moyen, d'un emprunt de 70.000 fr. qui exigera, pour l'amortissement en 50 ans, le paiement d'une annuité approximative de 3.400 francs à laquelle la Commune peut faire face : 1° par les recettes à provenir du versement par l'Etat à la Commune des loyers des Services ci-dessus indiqués; 2° par l'économie à résulter de la suppression du loyer du local actuel des Services-municipaux » (cf. Gallica « Rapport au Président de la République sur la situation de la Tunisie 1910 »).

Voilà un document fort intéressant qui nous fournit de précieuses informations sur la situation des services municipaux en 1910. On comprend donc que le local servant de siège à la fameuse Commission Municipale était un local loué par la commune (vraisemblablement à la Société immobilière Nord-Africaine qui avait racheté tous les terrains aux héritiers de Joseph Décoret) et que les autres services (le commissariat, le tribunal et les contributions diverses) étaient quant à eux logés dans d’autres immeubles.

Donc en 1910 la décision de construire un Hôtel de ville est prise et de fait l’année suivante la commune de Ferryville va emprunter à la Caisse des Prêts Communaux, un organisme public créée en 1902 par Décret beylical, une somme de 70.000 fr qui sera entièrement employée à cet effet. L’année 1912 démarrent les travaux de construction de l’Hôtel de Ville de Ferryville qui sera inauguré en 1914 et fêtera ses 100 ans l’année prochaine.

Mohsen Dridi

Le 26 septembre 2013

[1] A partir de 1902 avec une population (surtout européenne) en constante augmentation il a fallut construire à l’école primaire une nouvelle classe de garçons et 2 classes de filles. De plus le poste de police, où il n’y avait qu’un brigadier et trois agents, est devenu Commissariat auxiliaire disposant de six agents. Egalement en 1902 une bibliothèque va ouvrir ses portes. Et construction d’une Maison des ponts et Chaussées.

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T
Il est plutôt amusant de constater que les Français sont partis avant même d'avoir payé toutes les annuités du crédit.
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S
Bonjour, votre propos est tendancieux, il semble ne pas connaitre l'histoire de ceux qui ont remboursés et qui ont été spolié au moment du départ très douloureux.L'aigreur n'a jamais soigné l'estomac;considéré la Tunisie d'aujourd'hui, elle vient de faire un bon dans le réalisme humanitaire et citoyen;respectueux et cordial salut vincent Spinella

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