Habib Blel (1937 - 2002) : Un artiste-peintre.
Habib Blel est né le 19 juillet 1937 à Ferryville (Menzel Bourguiba) et est décédé le 16 mars 2002
Habib est né le 19 juillet 1937 à Ferryville, aujourd’hui Menzil Bourguiba au sud ouest de Bizerte, premier garçon dans une famille qui comptait déjà quatre filles. Autant dire que, pour la mentalité qui prévalait alors, l’arrivée de ce premier mâle dans le foyer de ses parents.
De ferryville, l’artiste dira plus tard : « j’y ai vécu toute mon enfance. Ce n’était qu’une petite ville avec des maison de style architectural européen et je ne me sentais pas dans ma peau ». Il sentait que « la Tunisie était peut-être autre chose que des tuiles rouges et un village aménagé à l’européenne ». lui en tout cas, aux traits si « typés », ne devait pas se sentir très à l’aise dans ce paysages dont i sentait qu’il appartenait et qui, cependant, lui était étranger. Il en aura plus grandement conscience plus tard, jeune homme, de retour de France ou il avait poursuivi ses études, il sentait quelque chose vibrer en lui lorsqu’il se déplaçait à l’intérieur du pays. « A Sousse ou à Hammamet, j’étais très intrigué. J’aimais beaucoup cette architecture. Et quand je repense à mon enfance, je réalise combien je me sentais dépaysé dans le décor de mes premières années ».
Ce malaise n’est pourtant pas l’unique souvenir marquant de cette enfance à Ferryville. Au contact de son père, Blel apprit à se ménager un jardin secret : sa passion pour l’horticulture à laquelle il s’adonnait dans le carré du domicile parental pendant ses moments de loisir. Il cultivait ainsi une sensibilité qui explosera plus tard dans le feu d’artifices de sa création.
Son temps, l‘enfant Blel le partageait entre ce hobby et les études, d’abord à l’école primaire puis, au secondaire, dans la filière technique qui devait déboucher sur une carrière dans le génie civil après un complément de formation en France ou il fit la connaissance de jaqueline Cordier qu’il épousera en 1959, à l’age de 22 ans.
Deux ans plus tard, de retour en Tunisie, il affronte sa première grande épreuve : la perte de sa mère dans un accident de la circulation. « j’ai eu une enfance très heureuse avec mes parents ». cette disparition brute laisse un grand vide dans a famille et dans la vie du jeune homme qui en fut profondément secoué. Mais la naissance, en 1962, de Samy au foyer du jeune père aidant, allait atténuer la violence du choc : « j’aime beaucoup les choses optimisés [c’est vrai]… la vie n’est pas du toujours facile…[mais] j’aime bien les choses gaies qui incitent à la joie de vivre. Je n’aime pas la tristesse ! ».
Cette quête irrépressible de joie, de bonheur, va être contenue dans le corset du conformisme d’une existence bourgeoise, rangée et affleurera aux rares moments de loisirs concédés par la course au confort, au « standing », sous forme d’aquarelles, de peinture sur toile ou de coins de jardin revisités. Déjà, avant la trentaine, la réussite, en somme, au milieu d’une famille « comblée » avec trois enfants et toute l’aisance matérielle à laquelle pouvait aspirer « la classe moyenne » naissance. Mais le feu couvait sous la cendre…
Le destin devait changer de cap au détour de la quarantaine, un accident de la circulation l’immobilisait, victime du « coup de lapin » il a dû, en 1975, être transféré en Suisse, dans un établissement spécialisé. Là, pour meubler le temps creux entre les traitements on offrait au patients la possibilité de s’adonner à diverses activités ludiques et artistiques, dont l’émaillage du cuivre sur lequel s’est immédiatement porté le choix de Habib Blel. Dés lors la voie était toute tracée.
Ce fut une renaissance. La chrysalide, émergeant de son cocon, s’ouvrait à la lumière d’un monde nouveau, fait de sensations vultueuses, de couleurs éblouissantes et de forme insaisissables.
Le voyage fantastique commençait. Une expédition sans fin, une conquête sans limites et dont l’apothéose ne pouvait être que la fusion avec l’essence des choses, la vérité une et universelle telle qu’elle se révèle dans la pleine réalisation d’une destinée. Le signal en a été donné après l’accomplissement du rituel incontournable pour un aspirant artiste-artisant émailleur : le détour par limoges Mecque de l’art de l’émail sur cuivre. Un séjour pour parfaire la formation de l’impétrant et l’habiliter à entreprendre, en solitaire, la traversée d’un désert torride qui conduit à l’Eden de la création. C’était en 1978.
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