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07 May

Que s’est-il passé en ce 12 novembre 1905 à Ferryville ?

Publié par menzelbourguiba-ex-ferryville.over-blog.fr  - Catégories :  #Mémoire, mémoires

CIMG0983Avant tout il me faut préciser une chose importante. Le petit récit qui va suivre est une libre interprétation de faits qui se sont déroulés en 1905, le 12 novembre pour être précis, à Ferryville. Ou, pour être encore plus précis et fidèle aux faits, des faits tels que décrit le 12 novembre 1905 par l’hebdomadaire « L’Avenir de Ferryville et de Mateur ». Eh ! Oui il y avait à cette époque un journal qui paraissait tous les dimanches et qui en était à son 15è N° dont le directeur et administrateur était un certain Adric Richard (qui habitait vraisemblablement à Tinja).

 

Et ce journal nous livre deux informations instructives sur l’histoire de la ville. C’est en effet dans ce même N° que le journal nous rapporte l’information à propos de la désignation de M. Billes le vice-président de la commission municipale de Ferryville. Vous vous souvenez de M. Billes ? Bon, allez un petit rappel : « N’ayant pas encore le statut de commune c’est le 11 mars 1902 que fut constituée la première instance administrative de Ferryville appelée « Commission Municipale ». C'est M. Gaillère, contrôleur civil, accompagné de Mohamed Salah Baccouche, caïd de Bizerle, qui a installé à Ferryville, la commission municipale instituée par arrêlé présidentielle du 11 mars courant. Elle comprenait à l’époque 7 conseillers (dont 6 français et 1 musulman). Toutefois selon la Charte municipale en vigueur en Tunisie le président est un Caïd tunisien (Salah baccouche, caïd de Bizerte)  mais celui-ci devait déléguer automatiquement ses pouvoirs au vice-président lorsque celui-ci est français. Le premier vice-président nommé était un certain François Eugène Ricard ». Et c’est en cela que l’information est intéressante et nous permet de préciser les mandats. Donc François Eugène Richard a été désigné en 1902 jusqu’en 1905 date à laquelle va lui succéder M. Billes. Au passage le journaliste de l’époque ne se prive pas de faire remarquer que M. Billes est également vice-président de la chambre de commerce et que le mélange des genres n’est pas une bonne chose. De plus le journal rappelle qu’il est plutôt favorable à l’élection du maire au suffrage universel.

 

Quant à la seconde information elle concerne l’emplacement du farfadet. Eh ! Oui, nous sommes en 1905, l’année où le farfadet à coulé et que s’est constitué un comité pour étudier le meilleur emplacement pour élever une statut à la mémoire des victimes de l’accident. Et une petit mais intense polémique s’est installée sur le meilleur emplacement possible. Oeuvre du sculpteur Emile Gaudissart ce monument sera inauguré en 1909 et installé à la place de France (devant la poste) avant d’être déplacé vers la place du Farfadet (place Décoret). Et c’est contre cet emplacement que le journal va écrire un article en ce dimanche 12 novembre 1905. Et selon lui le meilleur emplacement possible est la place du marché. Et le journal d’expliquer son point de vue « …la place du marché ne semblerait-elle pas plus indiquée ? Tôt ou tard, cela est indiscutable, il faudra construire une municipalité et une justice de paix. On parlerait même de les édifier précisément sur la place du marché et en façade sur l’avenue de l’Arsenal (il s’agit ici de l’avenue de France qui s’appelait à l’époque avenue de l’arsenal). Il resterait donc entre les deux édifices et le marché actuel, un étroit terrain qu’on se plait déjà à baptiser pompeusement square, voire jardin public. Pourquoi ne pas étudier … la fusion des divers projets ? … Devant le bâtiment, le square, vraiment susceptible alors de cette dénomination, avec au centre le monument (du Farfadet). Tout semblerait ainsi à sa place : l’un embellissant le jardin et rehaussant l’aspect toujours grave d’un édifice public, l’autre semblant le protéger et le garder pieusement. Nous perdrions ainsi, sans doute le coup d’œil d’arrivée, l’entrée de la ville ne serait pas modifiée ; n’est-elle donc pas bien telle que nous l’avons ? La perspective de l’avenue Ponty (les arcades pour nous) avec au fond notre clocher ; n’a t-elle pas à votre avis assez bonne tournure pour la petite ville que nous sommes ? … ».

 

Comme on le voit par ce petit passage du journal les débats étaient intenses ! Mais surtout ils nous fournissent une foule d’information sur la Ferryville de cette époque. La mairie n’est évidemment pas encore construite et elle ne le sera qu’en 1914 en raison d’un décret qui institue dorénavant un conseil municipal en remplacement de la fameuse commission municipale. Mais il faut néanmoins rappeler que le bâtiment qui servait à la commission municipale était situé rue de Corse, en face du marché. Autre information notre square n’était encore qu’un vague projet dessiné par notre cher Décoret.

 

Rendez-vous compte Menzel Bourguiba sans le kiosque à musique ? Ouf, on l’a échappé belle !

 

Voilà donc une petite histoire tirée de ce journal « L’Avenir de Ferryville et de Mateur » en ce 12 novembre 1905.

 

Mohsen Dridi

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M
<br /> infatigable notre ami Moshen!! Merci de toutes ces informations<br /> <br /> <br />
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Garder vive la mémoire d'une ville (Menzel Bourguiba ex-Ferryville) et de ses habitants