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12 Feb

La révolution sera culturelle et dans les mentalités ou …

Publié par menzelbourguiba-ex-ferryville.over-blog.fr  - Catégories :  #Chroniques sociales et politiques

Halim karabibeneLes élections ont eu lieu et les résultats n’ont pas fini de questionner l’ensemble des observateurs. Et devraient, d’ailleurs, questionner chaque citoyen-ne. Il ne s’agit cependant ni de les remettre en cause ni d’ailleurs de les encenser. Non il faut questionner les raisons profondes qui pourraient les expliquer. D’autant que depuis des mois la Tunisie est confrontée à un phénomène inquiétant en raison des actes d’intimidations et même de violence et d’agressions physiques contre les journalistes, les intellectuels, les artistes … Sans parler du citoyen-ne ordinaire. Je considère pour ma part qu’il y a en effet des raisons profondes, qui relèvent de nos structures sociales, familiales, psychologiques et mentales qui pourraient expliquer ce retour en force du conservatisme dans la société et qui prend à rebrousse-poil la plupart des idéaux qui ont scandé et accompagné la révolution.

 

Simple amateur et sans aucune prétention de ma part en matière d’art ou de littérature, je souhaite néanmoins apporter un éclairage particulier sur des aspects qui me semblent essentiels qui concernent la révolution tunisienne sur le long terme. Car selon moi la révolution sera aussi culturelle, dans les arts et la littérature, et dans les mentalités ou, alors, elle laissera un goût … d’inachevé !

 

***

1/ La révolution tunisienne - révolution de la liberté, de la dignité et pour le travail - est une révolution fondamentalement démocratique et sociale. Elle a ouvert la voie à de profondes transformations dans la société tunisienne. Des transformations de nature structurelle même. Les premières sont en cours et touchent les domaines politiques et institutionnels et sont, de mon point de vue, en passe de réussir.

 

En fait il s’agit, après avoir « dégagé » le dictateur et ses proches, de faire en sorte que le processus de transformation démocratique trouve des débouchés sur les plans politique et institutionnel : Choix du système politique et des institutions qui instaurent et garantissent une démocratie fondée sur l’Etat de droit, les libertés individuelles et collectives, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice …

 

D’autres échéances vont suivre : vraisemblablement un référendum fin 2012 début 2013 pour approuver le projet de constitution qui sera proposer au peuple ; une nouvelle échéance avec les élections législatives et présidentielle ; Les élections municipales ; et peut-être des élections régionales si le principe de la décentralisation est retenu dans le projet de système politique proposé. C’est avec ce dispositif d’ensemble que se clôturera cette première phase du processus de la révolution. Si, bien-sûr, il n’y a pas d’entraves, qui viendraient le perturber. Et, outre la liberté d’expression, les deux autres conditions indispensables pour cela sont d’une part la question sécuritaire et plus généralement le retour et le respect des fonctions régaliennes de l’Etat et de l’autre la question de l’indépendance de la justice.

 

2/ Toutefois la révolution ne saurait se satisfaire des seuls acquis et avancées, aussi importants soient-ils, réalisés sur les plans politiques et institutionnels.  Ils doivent nécessairement trouver une traduction concrète dans les domaines économiques et sociaux. Les gens ne peuvent se contenter de slogans voire même de liberté d’expression si rien n’est fait sur les plans du chômage et de l’emploi, les conditions de logements, de la santé, l’éducation, les transports, l’amélioration des services publics …  Les réponses à ces questions sont incontournables et indispensables à la poursuite et même la réussite des réformes politiques déjà engagées.

Ces transformations au niveau socio-économique sont d’autant plus indispensables en raison des dégâts causés par le système Ben Ali et consorts dans la sphère économique et financière où dominaient la corruption, le népotisme, les passe-droits, la non-transparence, le blanchiment d’argent sale …

 

3/ Plus encore, une révolution ne peut vraiment se pérenniser et surtout s’enraciner que si, outre les deux chantiers précédemment abordés, elle trouve également, sur le moyen et long terme, un prolongement dans les domaines culturels, artistiques et bien évidemment dans celui des mentalités.

 

En fait, et de mon point de vue évidemment, une révolution est d’abord un processus qui vient modifier une situation, un ordre établi dans un pays et dans une société à un moment donné de leur histoire. Si ce processus commence invariablement par un acte fort, une révolte qui aboutit au renversement des symboles les plus visibles et les plus immédiats de l’ordre établi, c’est à dire le renversement du sommet de l’Etat, il s’ensuit logiquement, par effet dominos, une série de modifications dans les autres sphères et les domaines les plus divers de la superstructure (politique, idéologique, juridique, les arts et la littérature, de la pensée …). Des transformations plus ou moins profondes en fonction du rapport de force et du degré de résistance rencontré dans ces sphères de la part des partisans de l’ancien ordre, mais également en raison de la force du conservatisme[1] présent dans toutes les strates de la société tunisienne.

 

Et pourtant sans ces transformations profondes la révolution peut n’être qu’un espoir inachevé. Car une révolution porte en elle, nécessairement, les éléments du nouvel ordre qui doit se mettre en place en remplacement l’ancien. Parmi ces éléments il y a en tout premier lieu les hommes et les femmes, les générations, les groupes sociaux, les régions … qui ont porté d’abord la révolte et, ensuite, le processus révolutionnaire.

 

Ainsi en Tunisie les grands mouvements sociaux qui ont secoué le pays depuis 2008 ont été déclenché à partir des régions de l’intérieur du pays, et/ou par la jeunesse et notamment la jeunes diplômés chômeurs (le bassin minier de Gafsa-Redeyef, le mouvement de ben-Guerdane, Sidi-bouzid …). Bien sûr la révolte du 17 décembre 2010 a fait tâche d’huile et a entraîné à sa suite toutes les régions du pays et de larges secteurs et catégories socioprofessionnelles (c’est lorsque les syndicalistes de UGTT et les milliers de syndiqués sont descendus dans la rue, et notamment la grande manifestation de Sfax, que le rapport de force a véritablement basculé). Ce qui entraîne et impose nécessairement, à terme, un renouvellement plus ou moins profond, du personnel de tout l’appareil politico-administratif qui devra assumer les nouvelles orientations lesquelles sont porteuses des aspirations nouvelles et des besoins nouveaux en gestation déjà depuis longtemps, de manière forte lors du déclenchement de la révolte et après la révolte dans le mûrissement du processus révolutionnaire.

 

Une révolution culturelle …

 

Par transformations culturelles il faut comprendre que la révolution, qui est un acte à la fois collectif et individuel annonciateur et peut-être fondateur de la nouvelle société en gestation, a besoin d’être incarné par des symboles d’identification et de représentation qui marquent la mémoire collective. Les arts, la littérature sont, par voie de conséquence, des (les) domaines privilégiés dans lesquels cette identification  va s’opérer et par lesquels la mémoire collective va s’exprimer.

 

Mais dans ces domaines également le nouveau va chercher à remplacer l’ancien lequel s’accroche à ses privilèges. Et pas seulement au niveau des personnels mais surtout au niveau des contenus des supports culturels et artistiques, voire même par l’introduction de nouveaux modes et supports, de nouvelles formes d’expression.

 

En Tunisie un bouillonnement et un foisonnement tout azimut s’est installé et dont on ne mesure pas encore l’ampleur ni la profondeur. En apparence anodine, par exemple, la figure du Rappeur (Bendirman, El-Général …), a fait une entrée fracassante avec la révolution. Il a été - à côté des chanteurs et groupes de la musique engagée qui avaient marqué les décennies précédentes tels Mohamed Bhar, Hédi Guella, Amel Hamrouni, les Colombes blanches, Ouled el Manajem, al bahth el moussiqui …- l’une des expressions de la résistance  avant et d’accompagnement de la révolte de la jeunesse face au régime de Ben Ali. Ce fut également le cas avec les bloggeurs et les réseaux sociaux facebook, twiter... . L’art pictural (la peinture qui a une longue tradition en Tunisie), graphique et audiovisuel s’est enrichi de nouvelles formes qui donnent un éclairage plus large et diversifié de la création artistique en Tunisie. Tags, graph, caricatures, cinéma, photo…

 

Bien sûr la Tunisie, qui n’en est pas à ses premiers soubresauts, a déjà connu un important bouillonnement culturel et artistique dans le passé. Par exemple dans les années 1930 (Taht Essour, ces bohémiens, chansonniers, journalistes, libres-penseurs, anticonformistes, libertaires même ) mais également dans les années 1970-80 avec le cinéma (FTCC, FTCA, festival de Kélibia …), le théâtre (festival amateur de Korba, l’espace El-théatro,  …). Mais ces bouillonnements et particulièrement celui des années 1970-80 ont subit les années de plomb et, plus inquiétant encore, un plan diabolique de dévoiement et une certaine déliquescence sous le régime de Ben Ali.

 

Mais c’est aussi le renouvellement des thématiques abordées dans les divers domaines culturels et artistiques qui marque et marquera les transformations révolutionnaires d’aujourd’hui. L’introduction des thèmes jusque là interdits ; montrer et décrire, telles qu’elles sont, les situations, les régions, les populations, les gens … jusque là exclues des supports et médias officiels, voire de tous médias.

 

Voilà probablement un des aspects les plus palpables de ce renouvellement. L’important est que les gens reconnaissent (et se reconnaissent dans) ces situations et à travers les questions qui y sont traitées. Une proximité mais débarrassée de tout propos et point de vue paternalistes comme cela s’est pratiqué durant plus d’un demi-siècle dans le pays concernant la vision officielle de la culture. Une proximité donc qui peu permettre, justement, une identification. La littérature et les arts sont appelés à inventer les nouveaux héros positifs de la révolution. Non pas les inventer de toute pièce car il y a alors le risque qu’ils sonnent faux. Il faut simplement que les créateurs et les artistes observent ce qui se passe sous leurs yeux et sachent en capter les symboles, les situations, les émotions surtout … qu’ils retranscriront, réécriront et re-créeront dans leurs langages artistiques.

 

Il est intéressant de voir par exemple comment, depuis le 14 janvier 2011, les gens, les jeunes, les manifestant-es, se sont véritablement réappropriés ces symboles de la nation que sont le drapeau, l’hymne national et plus récemment les commémorations. Symboles dont le Tunisien-ne ordinaire, individuellement ou collectivement, étaient (ou avaient le sentiment d’être) dépossédés, comme s’ils lui étaient étrangers. Symboles trop éloignés tant ils étaient identifiés à l’Etat, accaparés par le RCD (ex PSD) ce Parti-Etat, cette puissance « publique » elle-même perçue avant tout comme hostile (« El-bilik » comme on dit en Tunisie, avec une charge tellement péjorative). On a vu aussi l’hymne national scandé et chanté de mille et une manières et avec quel brio (du chant révolutionnaire, à l’orchestre symphonique en passant par la folk-music …). On a vu mille et une manières de peindre et d’arborer le drapeau. La nation, pour la première fois depuis très longtemps, s’identifiait au peuple. Ou plutôt elle s’est, pour un temps, dépouillée de ses artifices et de ses oripeaux pour redescendre dans la rue et côtoyer le peuple. Plus encore, chaque individu s’est, de manière très personnelle, réapproprié ces symboles de la nation comme pour dire : « Certes je ne suis qu’un élément parmi d’autres de cet ensemble, mais cet ensemble existera, dorénavant, et prendra corps aussi à travers moi ». Et curieusement cela coïncide avec le moment où les gens et la politique ont commencé à converger pour investir physiquement et la rue et l’espace public. Et l’art n’est pas en reste dans cette dialectique. L’art - les arts - s’exposent de plus en plus dans la rue. Arts de la rue, arts dans la rue …

 

Une révolution culturelle donc. Au départ les thèmes de la révolution (et de la révolte notamment) sont, bien entendu, et comme c’est souvent le cas, lyrisme oblige, des thèmes privilégiés par les artistes. C’est un peu normal. Une des premières manifestations, par exemple, de ce renouvellement est la réapparition, sur le devant de la scène, de nombreux artistes et créateurs qui avaient été opprimés, réprimés, censurés, interdits non seulement dans les médias officiels mais même souvent de toutes programmations publiques et à qui il ne restait, comme uniques moyens de diffusion que les enregistrements sous le manteau circulant dans des cercles restreints. Chanteurs bien sûr, plasticiens, graphistes, cinéastes, hommes et femmes de théâtre … Et ces artistes sont revenus avec leurs répertoires anciens mais également avec de nouvelles créations en lien avec la révolution.

 

Mais attention les arts au service de la révolte et même de l’instant insurrectionnel  avec tous ces « instantanés », pris sur le vif, qui accompagnent le processus révolutionnaire, ne doivent pas se confondre avec la révolution dans les arts. Ou disons plutôt la création artistique ne saurait être réduite à ces seuls « instantanés ». Dénoncer la censure du régime ben Ali c’est bien et c’est même un passage obligé, dénoncer le principe de toute censure et les mécanismes profonds qui l’alimentent et l’entretiennent c’est mieux. Plus encore l’art et la littérature participent de la culture générale, entretiennent le goût et l’envie de la connaissance, l’ouverture d’esprit, du rapport à autrui … Ils sont donc les meilleurs garants pour une confrontation civilisée dans le vivre ensemble que nous appelons de nos vœux. L’art ou les arts sont appelés à inventer des langages nouveaux qui dépassent l’acte premier de la révolution (le renversement du pouvoir politique établi). Ils doivent, à partir de là, inventer une nouvelle dialectique avec la société. Et avec les femmes et les hommes qui la composent.

 

Une nouvelle dialectique veut dire que les arts, la littérature et la culture en général vont, évidemment, puiser leurs contenus de la  proximité qu’ils auront su créer avec la société, avec ses préoccupations et même ses contradictions et qu’ils sont, en retour, amenés à agir sur elle et la modeler même parfois, comme le fait un sculpteur. Mais ce n’est là qu’un aspect de cette dialectique car l’art (les arts comme d’ailleurs la littérature) doivent garder une autonomie et une liberté totales de création. Ils ne sont au service de personne hormis de la création artistique elle-même et de la liberté. Idem cependant pour la société qui, elle, à travers ses autres sphères d’expression (la politique, la presse …) garde toute son autonomie et la distanciation nécessaire, et qu’aucun art ou artiste ne pourra façonner comme un simple objet. Non seulement la société mais également ce nouvel acteur, l’individu (homme et femme) qui est en train de faire une entrée remarquée et qui, il faut le dire, bouscule les schémas auxquels nous sommes habitués.

 

Et c’est d’ailleurs toute la difficulté de l’œuvre, en cours, de définition et de re-construction du nouveau modèle de société. En effet comment concilier à la fois la nécessité de construire un pouvoir d’Etat légitime – c’est à dire accepté en tant que  détenteur du monopole de la violence - tout en respectant, d’une part, le principe d’une large autonomie des mouvements de la société civile en tant que contre-pouvoir et, d’autre part, admettre, reconnaître dans les faits et inscrire dans les textes le principe absolu de la liberté et de l’autonomie individuelles. Et cela, j’en conviens, bouscule tous nos schémas, nos modes de pensée et surtout nos pratiques au quotidien.

 

En clair, de même qu’il ne saurait y avoir de sciences, d’histoire … officielles, il ne saurait y avoir d’art officiel. L’histoire est d’ailleurs pleine d’exemples édifiants et terrifiants en la matière. Il faut refuser toute forme  d’instrumentalisation de l’art et de la culture par quelque pouvoir d’état que ce soit. L’art et la littérature sont au service de la liberté et de la création.

 

 

… et une révolution dans les mentalités

 

La culture comme les arts, la création en général, ne sont pas des domaines réservés aux seuls artistes. Ils (la culture et les arts) ont nécessairement besoin de vis à vis. La culture et les arts au service de la création et de la liberté certes. Mais si la création artistique est, au départ, un acte personnel, subjectif et souvent intime de l’artiste elle ne saurait se cantonner à un acte strictement privé. C’est d’abord l’expression d’une liberté qui, comme toute liberté, n’a de sens que dans son expression et sa diffusion publiques. Car une liberté qui ne s’exprime pas publiquement est, pour le moins, un non-sens. Il en est de même pour l’art et la création artistique. Et sa diffusion publique suppose qu’en vis à vis existent également des personnes qui jouissent d’une liberté non moins égale à celle des artistes, fussent-elles, ces personnes, de simples consommateurs de produits artistiques et culturels.

 

Cette liberté suppose donc une responsabilité de chacune et de chacun. Et pour les Tunisien-nes, une véritable révolution - parallèlement à celles qui se déroulent sur les plans politiques, institutionnels, économiques, sociaux, culturels et artistiques - doit s’opérer dans les mentalités cette fois-ci. En fait, il faut que la démocratie, outre son inscription au plan politique, juridique et dans les institutions, s’enracine cette fois dans les mentalités et dans les comportements de chacun et chacune. A titre d’exemple bien que sur un tout autre plan, chacun sait qu’en Angleterre il n’y a pas de Constitution écrite. Ancrée dans les mentalités et dans les comportements individuels elle est finalement la meilleure garante du « vivre ensemble ». Et les Tunisien-nes ont, à leur manière, montré qu’ils (elles) pouvaient inventer une méthode singulière de vivre ensemble, à commencer par le refus absolu de la violence pour imposer ses opinions.

 

Une révolution dans les mentalités donc  qui exige, au niveau du citoyen-ne, un certain nombre de transformations :

 

Se réconcilier d’abord avec la chose publique : le citoyen doit en tout premier lieu se débarrasser de cette idée, oh! Combien dévastatrice, que tout ce qui relève de l’Etat et du service public lui est étranger, donc hostile, et que, sans autre forme de procès, il doit chercher à en recueillir tous les bienfaits matériels, pour lui-même et les siens, sans contreparties aucunes. Débarrasser notre vocabulaire des mot « El-billik », « El hakem dhalem » ou encore « Ched mchoumek la ijik ma achouam »[2] (*) … qui ont martelé notre psyché depuis des générations au point de façonner notre vision. Fondée sur une telle vision désabusée notre rapport à la chose publique induit inévitablement tous les comportements clientélistes y compris dans les démarches quotidiennes les plus banales, dans nos relations avec l’administration, au point que cela apparaît, y compris dans l’esprit des citoyens, comme une chose somme toute « normale ». Une telle conception, à un niveau plus élevé cette fois de l’administration et de l’Etat cela conduit tout aussi « normalement » au népotisme, à la corruption, au favoritisme … à grande échelle.

 

Bien évidemment un préalable à cela : l’Etat, l’administration doivent commencer par opérer une véritable mue dans leurs relations au citoyen-ne, à l’usager. C’est à l’administration de se placer au service des citoyen-nes et non l’inverse. C’est là une des grandes réformes à entreprendre.

 

Redéfinir la notion du « vivre ensemble » entre individus jouissant d’une liberté sans commune mesure avec ce que nous connaissions et pratiquions jusque là dans notre société et au-delà dans les sociétés arabo-musulmanes.

 

La révolution est, à n’en pas douter, un long processus. Certes ! Avec aussi des moments d’accélération. Mais la révolution sera aussi culturelle, dans les arts et la littérature, et dans les mentalités ou, alors, elle laissera un goût … d’inachevé !

  

Mohsen Dridi

Le 15 février 2012

 

 

La photo est de Halim Karabibene (artiste-peintre tunisien originaire de Bizerte)

http://art-tunis.com/Halim_Karabibene_exposition_art_tunisie_exibition_paris_montparnasse_peintre.html

 



[1] Conservatisme qui prend même parfois un habit réactionnaire (salafiste) dès lors qu’il s’agit de mœurs, de la famille, de libertés individuelles et bien évidemment de création artistique. La subtilité (et le danger) vient du fait que ce n’est plus le pouvoir d’état qui censure directement. Cette tâche est, semble t-il, dévolue (et sous-traitée) aux groupes réactionnaires présentés abusivement comme « une sensibilité du peuple » à prendre en considération.

 

 

[2] « El-billik » : désigne, dans le langage populaire, le service public ou ce qui est hors du domaine privé

 

« El hakem dhalem » : expression selon laquelle le Pouvoir (l’Etat) est toujours oppresseur en conséquence de quoi tout ce qu’il entreprend est considéré comme suspect.

 

« Ched mchoumek la ijik ma achouam » : Garde ton malheur de peur qu'il ne t'arrive pire

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