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03 May

Ferryville, la première cité maritime et … le Dr Bertholon

Publié par menzelbourguiba-ex-ferryville.over-blog.fr  - Catégories :  #Mémoire, mémoires

bertholon.jpgChacun sait que Ferryville était une ville ouvrière et chacun comprendra qu’il n’y a là rien d’anormal vu l’histoire et la composition sociologique de la population. Ferryville s’est construite au rythme de l’avancement du chantier de l’arsenal. Qui dit arsenal dit bien évidemment militaire et marins mais encore ouvriers des chantiers navals ! Et ces ouvriers et employés de l’arsenal il fallait bien les loger et leur offrir les conditions de vie et les services nécessaires pour les maintenir sur place. Oui Ferryville était, et l’est encore de nos jours en tant que Menzel Bourguiba, une ville d’ouvriers, d’employés, de petits et moyens commerçant et artisans. Ajoutez-y les fonctionnaires nécessaires pour tous les services publics et comme de bien entendu les militaires et leurs familles et vous avez là une image fidèle de ce qu’à été la population ferryviloise.

 

Mais Ferryville a également été, et même très tôt dans son histoire, une ville où les mouvements et les idées tournés vers l’émancipation sociale étaient très présentes et ont beaucoup influencé la vie politique et culturelle. Il y avait bien sur la gauche socialiste et communiste, et bien évidemment la création du syndicalisme radical. Et parmi ces idées on trouve également ceux des mouvements mutualistes ainsi que le courant laïque en particulier au niveau de l’enseignement. Et on sait également que la franc-maçonnerie y était très influente dans ces mouvements. Et à l’époque tous ces mouvements ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités coloniales partant de l’idée que la colonisation était un bienfait et un moyen de « civiliser » les peuples « arriérés »Ainsi par exemple le cas de la Ligue de l’enseignement, un mouvement progressiste, très tôt implanté en Tunisie qui influença considérablement l’enseignement public.

Et il est indéniable que dans de nombreux domaines ces mouvements ont impulsé d’importantes initiatives au plan de la santé, de l’instruction, des loisirs, comme du logement.

 

Et en matière de logement Ferryville a pu bénéficier de l’apport de ces promoteurs d’idées novatrices. Et c’est dans ce domaine que l’on va rencontrer un certain Dr Louis (ou Lucien) Bertholon. Bien sur il faut ici rappeler que « Dès 1897, l’Etat colonial entreprend la mise en place d’une politique « d’habitations populaires », destinée à améliorer les conditions de logement de la population. Impulsée par le mouvement mutualiste, cette politique était essentiellement orientée vers la construction de logements sociaux, immeubles collectifs et maisons individuelles—destinés aux ouvriers et aux petits fonctionnaires français et indigènes, avec une incitation à l’épargne et au crédit comme modalité de paiement et d’accès à la propriété. Pour ce faire, l’administration coloniale crée plusieurs sociétés d’habitations à bon marché (HBM), françaises et indigènes ».

 

Et c’est dans ce contexte que la première cité maritime de Ferryville va  vraisemblablement être construite. Vous savez c’est celle qui borde le boulevard Gambetta (actuel Bd Mohamed Ali) et ce jusqu’au cimetière français. (Pour mémoire la « nouvelle cité maritime », au centre de laquelle il y avait un espace vert qui nous servait de terrain de foot, elle, fut inaugurée en 1932)

 

Et c’est là que l’on rencontre ce docteur Bertholon qui plus est historien et anthropologue. Né en 1857 à Metz il décèdera à Lyon en 1914. « En 1893, il fonda l'Institut de Carthage, dont le but était la recherche et la promotion des découvertes sur la Tunisie ainsi que la centralisation de la documentation sur l'Afrique du Nord, à travers les sections artistiques, musicale et de latinité ou celle des sciences morales et sociales. L'Institut jouera un rôle essentiel dans la défense de l'existence de la civilisation punique. Fondateur et directeur de la Revue Tunisienne en 1894, Bertholon y fit diffuser les travaux de l'Institut puis créa la section tunisienne de la ligue de l'Enseignement. En 1905, membre de la Conférence consultative sur la mutualité et l'hygiène, il présenta des propositions en faveur du logement social et de la lutte contre la tuberculose. Il fut à l'origi0e de la création de la Bibliothèque publique de Tunis, de Franceville dans sa banlieue et de la cité maritime de Ferryville » (ici)

 

Et c’est donc à ce cher docteur Louis (ou Lucien) Bertholon que l’on doit d’avoir notre première cité maritime.

 

Mohsen Dridi

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P
Je ne l'ai pas trouvé, autant que je me souvienne lorsque j'étais apprenti de la marine, Ferryville doit son nom à Jules Ferry ancien homme politique, avocat,journaliste (1832-1893).<br /> Excellent travail .
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Garder vive la mémoire d'une ville (Menzel Bourguiba ex-Ferryville) et de ses habitants